jeudi 16 octobre 2008

Un sommet «propre»

A l'intiative à la fois de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui a fait de la protection de l’environnement l’un de ses chevaux de bataille, et de ses organisateurs canadiens, la XIIe conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, se veut un sommet « propre » et « innovant ».



Les ministres canadiens David Emerson (Affaires étrangères) et Josée Verner (Patrimoine et condition féminine, Francophonie) ont annoncé que leur pays compensera les émissions de gaz à effet de serre produites par le 12e Sommet de la Francophonie, qui se veut neutre en carbone et qui respectera les principes du développement durable. « Le gouvernement du Canada prend au sérieux la lutte contre les changements climatiques, a déclaré le ministre Emerson. En compensant les émissions de gaz à effet de serre associées au Sommet de la Francophonie, nous faisons montre de leadership en nous attaquant à cet enjeu névralgique », a-t-il souligné. « Nous sommes heureux de prendre des mesures concrètes afin de gérer cet événement de manière à ce qu’il respecte les principes de durabilité et à ce qu’il soit neutre en carbone, a ajouté la ministre Verner. Cette approche est conforme à celle adoptée au Sommet des dirigeants nord-américains l’an dernier, à Montebello, ainsi qu’à celle des autres pays hôtes de manifestations internationales de cette envergure. »


Déplacements en avion, alimentation, hébergement : tout a été pris en compte


Les responsables politiques ont précisé que ces mesures concernent à la fois le choix de l’emplacement de la conférence, les services d’alimentation, le transport et la fourniture de matériaux, de manière à réduire l’effet du Sommet sur l’environnement. Tout a été pris en compte : les déplacements en avion des délégations officielles et de leur personnel, les émissions liées au programme des médias, y compris les déplacements en avion et le transport terrestre, l’utilisation d’énergie dans les installations du Sommet, les services alimentaires et de restauration, l’hébergement pour toutes les délégations et leur personnel et enfin les autres sources d’énergie (par exemple des générateurs et de l’équipement additionnel).

Selon les calculs effectués, quelque 1 600 délégués et 500 représentants des médias vont participer au Sommet qui devrait produire environ 6 240 tonnes de dioxyde de carbone. Avant la conférence, les organisateurs avaient lancé des appels d’offre auprès des fournisseurs de solutions de réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour choisir le projet offrant le meilleur rapport qualité-prix. De plus, une partie des travaux sont diffusés publiquement sur le site Internet (1) du Sommet et dans l’enceinte du Centre des congrès où il se déroule pour éviter le gaspillage de papier.


La Lettonie et la Thaïlande candidates


Pour la première fois, les chefs d’Etat et de gouvernement vont adopter dans leurs débats une formule interactive de participation. Ainsi, les quatre enjeux inscrits à l’ordre du jour sont abordés dans le cadre de séances thématiques et de tables rondes interactives: démocratie et État de droit ; gouvernance et solidarité économique ; environnement ; langue française. Après la cérémonie d’ouverture officielle le 17 octobre, les travaux se déroulent les 18 et 19 octobre et seront clôturés par l’adoption de la Déclaration de Québec.


Les chefs d’État et de gouvernement vont prendre connaissance du rapport d’activité du Secrétaire général de la Francophonie, l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, et se prononcer sur les demandes d’adhésion à titre d’observateur de la Lettonie et de la Thaïlande, ou de modification de statut de l’Arménie. L’OIF compte 55 États et gouvernements membres et 13 États observateurs. Le sommet devra aussi choisir le pays qui accueillera la prochaine réunion en 2010, la République démocratique du Congo (RDC) étant une candidate active.


Un protocole entre Canada, Québec et Nouveau-Brunswick


Le Canada préside le sommet dont les hôtes conjoints sont le Canada et le Québec. Pour bien montrer qu’il n’y a pas de querelle à propos du sommet entre le gouvernement fédéral canadien et sa province, souvent rebelle, du Québec dont la capitale provinciale fête en 2008 ses 400 ans, l’organisation du sommet et son financement ont fait l’objet d’un protocole d’entente entre les deux hôtes, la province du Nouveau-Brunswick, également membre de la Francophonie, étant aussi partenaire. Selon le protocole, la contribution du gouvernement canadien à l’organisation du Sommet s’élève à 16 millions de dollars canadiens auxquels il faut ajouter d’autres sommes, en lien notamment avec la sécurité, ce qui porte la contribution totale du gouvernement fédéral à près de 57 millions de dollars. Le gouvernement du Québec accorde 16 millions de dollars et le gouvernement du Nouveau-Brunswick 750 000 dollars.

C’est « une excellente occasion de montrer la vitalité et le dynamisme de toutes les communautés francophones du Canada et de mettre en lumière la contribution des Canadiens francophones à l’histoire du pays ainsi que le rôle qu’ils joueront dans l’avenir », soulignent les responsables. « Cette entente reflète notre volonté commune de garantir le déroulement efficace du XIIe Sommet de la Francophonie, d’assurer une saine gestion des deniers publics et de poursuivre l’excellente collaboration qui a toujours prévalu entre les délégations du Canada, du Québec et du Nouveau-Brunswick au sein de la Francophonie », a indiqué Monique Gagnon-Tremblay, la ministre des Relations internationales responsable de la Francophonie du Québec.


Et pour éviter toute querelle linguistique, aussi bien à Paris qu’au Canada on souligne que, bien sûr, les travaux du Sommet et du secrétariat de la conférence se dérouleront en français, quitte à ce que les autorités d’Ottawa diffusent des nouvelles dans toutes les langues du pays, y compris l’anglais.





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